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Thomas, qui revient dans sa ville natale après une absence de quinze ans, fait la rencontre de Benoît Parent. Il découvre qu’il est le fils d’Annie avec laquelle il a eu, avant son départ, une aventure. Cette dernière avait mis fin à leur relation bien que Thomas aurait souhaité qu’elle se poursuive. Un peu par dépit, un peu par goût du voyage, il avait donc quitté la ville pour aller dans le nord de l’Ontario, lui, qui rêvait pourtant de partir pour l’Australie. Mais qui est maître de son destin? Là, il avait connu une vie somme toute agréable, mais il n’avait jamais trouvé l’amour bien qu’il eût ardemment désiré que cela se produisit. Or voici qu’à son retour, il rencontre ce jeune ado. Benoît serait-il son fils? Thomas suppute que cela se pourrait étant donné que l’âge de Benoît coïncide avec sa rencontre avec Annie.

Thomas est de retour, qui est la suite de David et les autres (XYZ, 2008), est un roman à trois voix: celle du père putatif, celle du fils et celle de la mère. Trois voix qui s’interrogent, chacun des protagonistes cherchant à trouver ou à masquer des réponses. Donald Alarie nous livre ici un roman fondé sur l’esthétique de la discrétion et du silence. Pas de cris, mais des chuchotements. Une écriture qui, dans sa grande simplicité, nous fascine par son intense présence.

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Extrait

J’ai parlé deux fois de la chose à grand-père David et il m’a dit qu’il ne savait rien. Il peut bien dire ce qu’il veut. Il est habitué à inventer. C’est un écrivain!

Je l’aime depuis toujours. Il remplace mon père. Celui que je ne connais pas. Celui qui n’existe pas. C’est facile de répondre cela à un enfant de cinq ans: Ton père n’existe pas. Mais je ne suis plus un enfant.

Une fois, quand j’étais plus jeune, comme je passais devant chez elle, une voisine a dit à une autre voisine en me désignant: Il n’a sûrement pas été conçu par l’opération du Saint-Esprit. J’ai demandé à maman, Annie, ce que ça voulait dire. Elle m’a répondu: C’est une expression qui fait allusion à la conception de Jésus. Il en est question dans le Nouveau Testament…

On en parle

Donald Alarie se questionne sur la paternité.
Le Devoir, 23 janvier 2010

[...] l'auteur explore la beauté fragile des liens intergénérationnels pleins d'hésitations et du désir du rapprochement porteur de sens.
– Louis Cornellier, L'Action, 9 mars 2010

En romancier, poète et essayiste, Alarie a un style. Son exploration tranquille et patiente du quotidien n'a rien du discours thérapeutique psy qui domine trop souvent l'univers des auteurs intimistes. Elle nous offre plutôt, dans une grande simplicité qui brille par son naturel, une sorte de métaphysique de l'ordinaire des jours, portée par une atmosphère un peu sombre, mais délicatement jazzy.
– Louis Cornellier, Le Devoir, 15 mai 2010

C'est à un bouquet de tendresse et de présence à l'autre que nous convie Donald Alarie dans son dernier ouvrage Thomas est de retour. Des personnages aussi attachants les uns que les autres [...]
– Yves Gauthier, Info-culture.biz, 20 mars 2010

Donald Alarie est une force tranquille. Il nous livre ici un roman fondé sur l'esthétique de la discrétion et du silence. Une histoire chuchotée sous une écriture simple mais intensément présente.
– Stéphanie-Élizabeth Le Sieur, La Tribune MagaZine, mai 2010