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Elle m’a tout raconté, physiquement intacte, mais comme brûlée vive de l’intérieur. Le fait qu’elle aurait pu mourir lui semblait secondaire, alors que j’en perdais le souffle. Elle parlait vite, sur un ton étrange, monocorde et froid, avec quelque chose de radical dans le regard.

Patricia ne sait plus quoi répondre à sa fille fracassée par l’horreur. La journaliste scientifique n’a plus l’aplomb d’avant, croit de moins en moins aux certitudes sur lesquelles elle a érigé sa vie. En cet âge des accidents, des catastrophes plus ou moins naturelles, les mots pesés et nuancés ont peut-être fait leur temps.

Il faudra laisser d’autres essayer à leur tour, y croire un peu.

Ce n’est pas une utopie, maman : on va le faire, pour vrai.

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Extrait

« J'ai compris que même toi, l’invincible, tu seras peut-être vulnérable, un jour. Je veux juste te dire que je ne me sauverai pas. Mais même quand les rôles seront définitivement renversés, que je t’aiderai à t’orienter, t’habiller ou manger, je serai toujours ta fille.

En silence, nous restons côte à côte devant la fenêtre. »

On en parle

L'âge des accidents, qui démontre que, malgré les désaccords, les fractures et les tragédies, la force des liens humains permet de renouer avec l'espoir. [...] Le style de la romancière repose d'ailleurs sur une foule de détails significatifs autant dans les descriptions qu'à propos de l'émotion des personnages. Voilà le travail d'une écrivaine sensible aux moindres tressaillements de l'âme.
– Mario Cloutier, La Presse, 20 octobre 2021

La narration, parfois un peu convenue, s'absout donc au profit d'une plume sobre et élégante, qui insuffle espoir et beauté au chaos, et met en lumière une solidarité et une ingéniosité humaine qu'on pense à tort évanescentes. Un roman qui rappelle la douceur d'un macaron fondant en bouche, ou les cafés chauds savourés devant un paysage grandiose, mais éphémère.
– Anne-Frédérique Hébert Dolbec, Le Devoir, 23 octobre 2021

Si l'histoire débute par un accident et parle aussi d'écologie, elle explore surtout la force des liens humains qui perdurent, même quand la vie devient accidentée. 
– Radio-Canada Arts, 20 octobre 2021

Une lecture agréable et lumineuse.
L'actualité, 3 novembre 2021

Catherine Perrin parle de l'impact du stress dans la vie des gens et décrit ce qu'est le syndrome du survivant dans cette œuvre de fiction bouleversante, magnifiquement écrite. 
– Marie-France Bornais, Le Journal de Montréal, 4 décembre 2021

Un roman en diptyque, sanguin et percutant, qui explore les diagonales de la survie et les relations qui se nouent et s'étiolent, sillonnant au passage les innombrables points de bascule qui nous submergent sous la glaise autant qu'ils nous ramènent sur terre et nous façonnent. [...] Une roman en deux temps et à la narration alternante, trouble et pourtant serain. Un livre humain.
– François-Alexandre Bourreau, Les Libraires, avril 2022