Fermer

Si près, si loin, les oies blanches

Récit d'une migration intérieure

Tout au long de ce livre, deux pistes se croisent au fil des lieux, des époques et des saisons : celle des grandes oies blanches et celle des gens qui les ont admirées, convoitées. Sur la toile de fond des cycles naturels, la halte immémoriale des oies en bordure du Saint-Laurent devient ainsi le germe d’une réflexion sur les liens entre les humains et les animaux, sur le territoire et le vivre-ensemble, sur la liberté, la solidarité et la détermination.

Si près, si loin, les oies semblent nous livrer un message… Dans leur sillage, s’ouvrent nos propres routes migratoires…

«Au fond, je n’avais peut-être pas la vraie patience de l’oiseleur, mais je me suis prêté au jeu avec ferveur, au point où mon regard sur toute chose en a été transformé. »

Afficher

Extrait

Qu’est-ce qu’une communauté?

Les oies pratiquent une forme de coopération de plus en plus reconnue par la science. En se relayant à la tête de leurs formations en vol, les oies améliorent, en quelque sorte, l'efficacité énergétique globale de leur migration. Il y a aussi dans le périple sans cesse recommencé des grandes oies blanches, dans leur attitude impassible face aux vents contraires, une réalité facilement assimilable à de la détermination. Certaines des caractéristiques propres au mode d'être collectif des grandes oies blanches donnent prise au sentiment admiratif. Mais ce que nous voyons dans les oies va bien au-delà de leur réalité et vient davantage de nos aspirations et de nos craintes humaines. L'anthropomorphisme, de tout temps décrié dans les domaines scientifiques et techniques, n'a rien de répréhensible lorsqu'il s'agit d'appréhender le monde dans le registre poétique. C'est ainsi que je veux me reconnaître, et reconnaître ceux qui m'entourent, dans les oies de Félix-Antoine Savard, dans les oies géantes de Marc Cramer placardées sur l'école Saint-Gérard et dans les oies de la chanson de Mes Aïeux, des oies solidaires dans la poursuite d'un rêve de liberté.

On peut spontanément définir la communauté comme un groupe au sein duquel des individus partagent un certain nombre de valeurs et de traits caractéristiques. Mais cela ne suffit pas. La communauté implique un sentiment d'appartenance de la part de ses membres, une adhésion participante. En ce sens, la première communauté de laquelle je me réclame est celle de l'humanité. Bien sûr, parmi les humains, il en est à qui je suis intimement lié et pour lesquels j'éprouve un plus fort attachement sentimental. Ces êtres chers, les plus chers à mes yeux, peuvent toutefois m'inspirer un amour plus vaste envers mes frères humains. Au deuxième siècle de notre ère, le philosophe stoïcien Hiéroclès proposait un exercice dont le but était justement de reporter notre bienveillance envers nos proches sur les communautés plus larges auxquelles nous appartenons. Tel que décrit par le philosophe Normand Baillargeon, le « cercle d'Hiéroclès » consiste à s'imaginer soi-même au centre d'un cercle, puis à élargir progressivement ce cercle, y incluant sa famille, ses amis, ses relations, ses compatriotes et, enfin, l'humanité entière.

Entre mes proches les plus chers et la vastitude de la communauté humaine, j'assume mon appartenance à la communauté du Québec. Car l'apprentissage de la démocratie ne peut se réaliser directement à l'échelle mondiale. Les usages démocratiques ont émergé dans les cités et les États-nations.

On en parle

Quel livre magnifique, qui redonne la goût du pays et de la nature à travers l'histoire des grandes oies blanches [...]. Cet ouvrage est un baume pour l'âme par temps de pandémie. Je le recommande fortement pour dissiper tous ces nuages sombres qui flottent au-dessus de nos têtes.
– Jacques Lanctôt, Le Journal de Montréal

Dans une langue aussi belle que précise, Gérald Baril nous emmène à la rencontre des oies blanches et du monde que nous partageons avec elles. Déclinée en quatre saisons, cette aventure, où il est tour à tour question d'écologie, de condition animale, d'accouplement, de migration et de mille autres choses, nous enseigne une précieuse et grande leçon su rles oiseaux, mais aussi sur le monde et sur nous-mêmes.
– Normand Baillargeon, Les Libraires

Cet ouvrage aurait tout aussi bien pu s’intituler « Dictionnaire amoureux de l’oie blanche ». L’auteur, qui de corps ou d’esprit, n’a cessé d’accompagner les oies toutes sa vie, a finalement décidé de s’asseoir devant le clavier pour nous faire le récit de ce que cette fréquentation lui a apporté. Il en résulte une somme dont la richesse réside dans la cohabitation des propos objectifs et subjectifs, qu’il mélange savamment, d’une plume experte, sans jamais perdre l’intérêt du lecteur.
– François Lévesque, Nuit blanche

En vidéo

Extrait audio - Si près si loin les oies blanches

Finaliste
Prix Hubert-Reeves (Grand public) 2021