MÉFIEZ-VOUS DE L’AUTHENTICITÉ.
C’EST UNE PRISON DÉGUISÉE EN VERTU.
DANS LA NATURE, IL N’Y A QUE LE FLUX, LE CHAOS, LE CHANGEMENT.
À l’adolescence, on traitait de fake les personnes qui brillaient trop, celles qui osaient s’inventer. Aujourd’hui encore, c’est une insulte. Mais dans ce monde saturé de filtres, de récits verrouillés, de certitudes binaires, être fake est peut-être notre seule chance d’être vrai.
Chris Bergeron retourne l’injure en manifeste. Elle écrit ce livre comme on tient un journal intime — désordonné, vibrant, multiple. Elle y mêle souvenirs personnels, critique sociale, théorie queer, esthétique cyberpunk et poésie du glitch. Fake n’est pas une thèse : c’est un laboratoire. Une zone indéfinie où l’on pense sans s’excuser, où l’on célèbre les identités mouvantes, les genres non conformes, les images bricolées qui nous permettent de survivre.
À une époque qui exige que l’on soit cohérent, stable, catégorisable, ce livre fait l’éloge de la contradiction, de l’impermanence, du flou. Il invite à réenchanter le réel à travers les masques que l’on choisit, non ceux qu’on nous impose.
Fake, c’est une déclaration d’amour à celles et ceux qu’on accuse de trop se transformer. Une carte pour naviguer l’époque. Et, peut-être, un appel à la liberté.
Extrait
«Je me méfie des vérités absolues. Je me méfie de moi-même quand je crois trop en savoir. L'expérience m'a appris qu'il n'y a pas de point de vue qui ne soit, en même temps, un angle mort. C'est pourquoi je doute. Et ce doute, loin de me paralyser, m'ouvre. Il me force à rester dans l'inconfort, à reconnaître que je suis construite, comme tout le monde, par des récits que je n'ai pas choisis. L'identité n'est pas un noyau, c'est une orbite. Ce n'est pas une vérité fixe, c'est un récit en négociation constante.»