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Le classique fait pop !

Pluralité musicale et décloisonnement des genres

Les étiquettes, définies par des systèmes de pensée et de valeurs implantés au fil des époques, influencent la nature des créations musicales et la façon dont on les reçoit et les juge. L’auteur revient sur l’histoire de ces hiérarchies imposées, de la fin du XVIIIe siècle à aujourd’hui, alors qu’un double mouvement d’attraction et de répulsion se joue entre la musique sérieuse et la légère, entre l’art et le commerce, entre le classique et le populaire.

Mais ces catégories tendent à devenir de plus en plus obsolètes de nos jours au profit d’une plus grande liberté créatrice, à mesure que le dialogue entre les musiciens et les musiciennes se nourrit de recherches sonores et de mélanges des genres. Des exemples provenant autant des musiques anglo-américaines que québécoises et planétaires soutiennent la réflexion de l’auteur sur cette piste, dont les concerts de pop symphonique, l’effervescence des musiques instrumentales, le foisonnement stylistique de la scène de Los Angeles, et quelques autres pratiques instrumentales.

Dans ce contexte, il importe de s’intéresser aux occasions offertes par la diffusion numérique: reviendrons-nous à de nouvelles chambres d’écho en nous fiant aux recommandations des algorithmes ou, au contraire, oserons-nous tendre l’oreille à la richesse de la création musicale ?

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Extrait

«Il appartient à chacun de nous de faire en sorte qu’une pluralité musicale advienne et soit une réalité au quotidien. Les débats entourant les notions de classique et de populaire mais aussi les notions de jazz, de folklore, de musique du monde et j’en passe, ont trop souvent eu pour conséquence d’occulter les objets musicaux et donc de passer sous silence les formes de collaborations, de cohabitations, de transferts et toutes les logiques d’influences qui commandent des logiques de distribution des musiques différentes de celles évoquées dans les discours officiels. Aller au-delà du classique et du populaire, c’est donc militer en faveur du dépassement des barrières musicales et s’ouvrir à la diversité des musiques, par exemple en allant explorer ce qui se fait dans tel milieu musical, dans tel genre à la mode ou ancien, dans telle tradition, dans telle communauté. La pluralité musicale comme quête à partager est le meilleur remède à l’enfermement dans les cloisons générées par les différents genres musicaux et par les systèmes de pensée dont nous sommes les héritiers en Occident. Et il se trouve que la musique est justement l’un des meilleurs moyens d’ouverture à l’Autre, comme de nombreux écrits s’emploient à l’étudier et à le répéter.»