Édith, née en France, est professeure dans une université montréalaise. Porteuse d’un lourd secret de famille, elle voit venir la retraite avec appréhension, craignant d’être emportée par le «tsunami gris» qui la plongera dans la solitude et l’abandon.
Christian, l’un de ses étudiants, se montre réfractaire à son autoritarisme. Doué, il noue avec elle une relation trouble et conflictuelle. À travers un certain nombre d’expériences et de malentendus s’engage une lutte entre passé et avenir, tradition et innovation, audace et conformisme.
Puis vient Étienne, homme affable et généreux, qui se montre capable de saisir le meilleur des deux mondes. Il contribue à jeter un pont entre deux générations, deux continents où chacun tente de créer son bonheur, ses défis, ses engagements.
Miroir de notre époque, ce roman effectue une plongée prodigieuse dans l’univers contemporain. Et comme toujours chez la romancière, une large part est faite au désir, au rêve, à l’amour.
Extrait
À la sortie du Palais de justice, un soleil éblouissant inonde le portique. […] Conscients d’avoir vaincu l’improbable, Étienne et Édith se regardent, heureux d’avoir pu décrypter les signes du destin. Leur joie irradie la victoire d’un amour capable d’arrêter le temps, ou même de l’abolir.
Christian est là, l’œil rieur, au bras de Roxane vêtue de bleu. […] Il embrasse le couple et dit «ce sera bientôt notre tour, on y pense sérieusement». Édith se réjouit. C’était son meilleur étudiant, le pire certains jours. Il était aussi le plus beau, ténébreux et fatal, ce qu’elle a souvent feint d’ignorer.