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Écrivain dont le dernier roman a été ignoré par la critique, Rémy Potvin vient d’avoir cinquante ans et il est en pleine crise. Envoûté par Gwyneth, muse apparue lors d’un voyage en Australie, il perd peu à peu ses repères et sombre dans un état catatonique. Carole le quitte, Alexandre le trahit, sa santé fout le camp, son éditeur et meilleur ami lui fait faux bond, son rival en profite pour le narguer. Lui qui se plaint de n’avoir plus de lecteurs, le voilà harcelé par une lectrice à l’imagination débordante. S’en sortira-t-il vivant?

Comme dans un film des frères Coen reprend certains des motifs au cœur de l’écriture de Bertrand Gervais, dont les liens entre le réel et l’imaginaire, la filiation et les deuils. C’est un roman qui flirte avec le cinéma.

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Extrait

En Amérique centrale, de jeunes filles sont atteintes de grisi sicknis, une maladie de la jungle. Elles souffrent d’anxiété, de nausées, de vertiges, de peurs irrationnelles ainsi que de crises d’une colère extrême, le tout entrelacé de périodes d’activité frénétique, suivies de perte de conscience, comme si elles étaient possédées par le diable. Moi, c’est de grisi middilige que je souffre. Les symptômes sont les mêmes, si on oublie les pertes de conscience, provoquées dans mon cas par une ingurgitation abusive de Glenmorangie. Je n’écris plus et passe tout mon temps libre dans les salles d’attente de l’hôpital Notre-Dame. Je suis désespéré, mais je le cache. Je lis des revues bon marché et, dans les librairies, feuillette des livres que je n’achète pas. Je fais semblant.

On en parle

La crise de la cinquantaine dans toute sa splendeur, voilà ce que Bertrand Gervais nous propose de vivre [comme dans un film des frères Coen], qui est l'une des belles surprises de la rentrée littéraire québécoise.
Cette fois-ci
[...] l'humour assez irrésistible de Comme dans un film de frères Coen risque d'attirer plus de lecteurs dans les filets très serrés de sa fiction.
– Chantal Guy, La Presse, 24 septembre 2010