Jeanne sur les routes, c’est l’histoire d’une dérive amoureuse pendant l’«époque héroïque» de la montée du communisme, dans les années trente, en Abitibi. Jocelyne Saucier y met en présence un personnage réel, Jeanne Corbin, une militante communiste, et un personnage fictif, un journaliste totalement subjugué par elle.
Le 9 décembre 1933, lorsque Jeanne prononce un discours au Temple ukrainien du travail, à Rouyn, pour encourager les bûcherons en grève dans leur lutte contre les «serviteurs de l’impérialisme», ce journaliste tombe aussitôt sous son charme et s’approprie sa cause. Sa vie familiale et sa vie professionnelle en seront à jamais transformées. Jeanne sur les routes, c’est l’histoire d’un homme qui s’accroche à un rêve impossible.
Finaliste au Prix du Gouverneur général, en 2006, et au prix Ringuet de l’Académie des lettres du Québec, en 2007, le roman a été traduit en anglais sous le titre Jeanne’s road (Cormorant Books, 2010).
Extrait
Il a été emporté par la voix de Jeanne et il a laissé les mots se graver en lui, un à un, les uns à la suite des autres, par longues tirades, par larges pans sonores, sans oublier une seule pause, une seule remontée de voix, et de la mémoire tatouée de mon père, nous avons tiré des joies indicibles, car ce discours nous a réunis dans une même adoration.
Mon père est là donc, au Temple ukrainien du travail, subjugué par les paroles de Jeanne qu’il n’a plus besoin de transcrire, les mots s’imprimant dans son âme au fur et à mesure qu’ils quittent l’estrade et se répandent dans la salle.
[…]
Mon père est devenu amoureux en même temps que communiste.
On en parle
Jocelyne Saucier revient en force avec Jeanne sur les routes. Le lecteur sera une fois de plus ravi par cette prose fine où l’intelligence se pare toujours d’humilité.
– Mira Cliche, Entre les lignes, printemps 2006
Le récit imaginé par Saucier est touchant et son roman transpose avec beaucoup de dynamisme le caractère unique des petites villes du Nord. […]
– Ginette Bernatchez, Québec français, été 2006
