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Valérie, atteinte de la fibrose kystique – la «FK» comme elle dit «pour faire plus court» –, est en attente d’une greffe de poumons pour pouvoir, enfin, retrouver son souffle et vivre pleinement sa puberté. Son père, seul face à la détresse de sa fille, prend soin d’elle et tente de lui faire oublier la maladie qui l’accable en lui racontant des histoires, mêlant réalité et fiction. À travers une succession d’événements, provoqués par une galerie de portraits plus grands que nature, le lecteur se trouve entraîné, pour son plus grand plaisir, dans une aventure fantastique dont la fin ne laissera personne indifférent.

Tam-Tam est un livre jubilatoire, parfois dérangeant, porté par une écriture aussi sensible qu’éblouissante et une inventivité rafraîchissante qui témoignent d’une grande maîtrise littéraire. On retrouve «l’écriture, l’alchimie du souffle et du cri, la charge affective des phrases» qui, selon Suzanne Giguère du Devoir, distinguent Pierre Gariépy «à une époque où beaucoup s’en tiennent à la gestion prudente de leur pré carré esthétique». Jouissif!

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Extrait

Mon père me tape. Matin et soir. Je l’adore, mon père. Il me tam-tam, il m’aime tant tant, papa.

«Je t’aime-t’aime!» qu’il me rit toujours alors qu’il me percussionne, Daddy, et qu’on résonne ensemble. Et ici, ce n’est pas moi qui bégaie ou qui joue sur les mots, c’est juste leur écho, à mes maux, et puis c’est si beau, le raisonnement…

Mais ses yeux pâles sont tristes même quand il rit, papa. C’est sa souffrance. Il a si peur que je meure. Parce que la mort, il connaît. C’est sa vie, en fait. Il la gagne avec la mort des autres, notre vie, à moi et lui.