À part Wilfrid Laurier, il n’est pas d’homme politique qui ait suscité autant de passion chez les francophones que Pierre Elliott Trudeau. Cependant, alors que Laurier a toujours recherché le consensus, Trudeau, au contraire, affectionnait la polémique. N’est-ce pas lui qui a imposé de force le bilinguisme aux anglophones de la fonction publique à travers le Canada alors qu’il avait qualifié les Québécois de «petit peuple d’arriérés»?
Fils de millionnaire — et vivant dans l’opulence —, il a pourtant défendu la cause des grévistes d’Asbestos et a eu l’audace de flirter avec le communisme de Cuba tout autant qu’avec celui de la Chine. Lui qui a mis au monde la Charte des droits et libertés, a trouvé, par ailleurs, le moyen de proclamer la Loi sur les mesures de guerre. On en arrive à penser que lui seul pouvait en venir à des actions aussi opposées.
Pierre Elliott Trudeau fut adulé comme jamais un homme ne l’a été dans l’histoire politique canadienne. Il fut détesté tout autant. Marguerite Paulin a décidé d’éviter la polémique en traçant, de façon posée, le portrait d’un être contradictoire et exceptionnel.
On en parle
Le texte épouse l'action. Une écriture sensible qui nous emporte dans une forme de thriller. C'est fort réussi.
– Yvon Paré, Progrès-Dimanche (Chicoutimi), 16 mai 2010