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Laissez-vous dérouter en suivant les lacets de ce livre. Des lieux aux noms évocateurs: Chicoutimi, Tadoussac, Rivière-Éternité, Sainte-Rose-du-Nord. Laissez-vous porter par un superbe capteur de rêves mu par le soleil, le vent, les mouvements secrets de la terre, des baleines et des bélugas. On dirait une utopie que l’on suit des yeux, ravis, les bras ouverts.

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Extrait

Un souffle nous fige. Une baleine cambre le dos et la lumière éponge sa peau noire. Elle plonge et remonte. Elle est devant, folâtrant comme un chien qui s’abandonne à son nez. Elle tourne et chaque fois qu’elle remonte, c’est comme si le fleuve respirait. Une immense poitrine se soulève en crachant un jet d’eau. Puis, elle s’éloigne, agacée par les embarcations qui approchent. Nous avons envie d’applaudir.

Nous restons sur le banc à surveiller le large, les manœuvres de la brume qui lève par grands pans. La rive sud est disparue et l’horizon s’est allongé sur le fleuve.

La pointe de l’Islet se découpe comme une immense courtepointe. Dans les fissures, des fleurs minuscules mettent des couleurs vives dans ce jardin où s’entrecroisent des délicatesses aux noms exotiques. L’airelle vigne-d’Ida, une sorte de canneberge sauvage, et la camarine se disputent l’espace.

Une jeune femme s’approche. Alexandra Martin a étudié les plantes, les baleines et les bélugas au cégep de Saint-Félicien. Elle vit aux Bergeronnes.