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Par Sandrine Malarde

Photographies de Philippe Montbazet

La vie secrète des hassidim propose une rare incursion dans les communautés hassidiques qui sont, depuis quelques années, le théâtre de représentations médiatiques. Elles font autant l’objet de débats journalistiques et de querelles de quartier qu’elles sont le centre des controverses sur les accommodements raisonnables, sans que l’on sache, au fond, qui sont vraiment les hassidim. Quelles ferveurs religieuses et spirituelles les animent? Quand les premières communautés ont-elles immigré en Amérique du Nord? Pourquoi semblent-elles évoluer en vase clos et être imperméables à la société environnante? Pourquoi les hassidim ont-ils un style vestimentaire si particulier et distinctif? Est-il d’ailleurs le même pour tous?

Autant de questions qui méritent que l’on s’y attarde et que l’on s’y intéresse de plus près, en s’attachant, d’une part, à l’organisation sociale des communautés juives ultra-orthodoxes et, d’autre part, à leur évolution dans le contexte québécois. De plus, cet ouvrage aborde un phénomène marginal et relativement rare, celui des sorties de communautés, et engage une réflexion sur les conditions et les modalités de (ré)insertion des affranchis dans la société séculière.

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Extrait

Lors de mon arrivée dans le Mile-End, à Montréal, il y a maintenant plus de dix ans, j’ai été frappée par la présence si distinctive des hassidim dans ce quartier, leurs vêtements quelque peu désuets attestant à eux seuls la traversée des siècles sans souci du temps qui passe. Ils semblaient vivre dans un temps décalé, totalement épargnés par les diktats du monde moderne et de la mode – ou imperméables à ceux-ci –, comme si l’horloge avait cessé de tourner. Impossible de ne pas remarquer leurs pas rapides dans la rue, comme s’ils étaient portés par un but précis ou par une mission à accomplir à l’instant même. Ils déambulaient tête baissée et évitaient de croiser leurs vis-à-vis du regard. Le style des femmes tranchait également: jupes longues, manches longues, collants opaques en plein été et coupes de cheveux similaires dues au port obligatoire de la perruque pour les femmes mariées. Elles se ressemblaient toutes, à première vue. Souvent en groupe, avec poussettes et kyrielle d’enfants, elles paraissaient complices et je me prenais à leur envier cette solidarité féminine.

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Entrevue avec Sandrine

Finaliste
Prix du livre de Communications et Société (Livre à thématique religieuse ou spirituelle) 2017