Loin de s’apitoyer sur l’enfance difficile qu’il a connue, Bruno Roy s’en est servi «pour changer le présent». Il affirme: «[…] j’ai appris à ne pas me regarder comme une fatalité, mais comme quelqu’un qui pouvait construire son destin.» Dans ce quatrième tome de son journal, on ne peut qu’admirer le parcours exemplaire de cet ex-orphelin de Duplessis devenu un enseignant (au secondaire, puis au cégep), un écrivain (poète, romancier et essayiste) et, pendant treize ans, le président de l’UNEQ. Si sa planche de salut a été le langage, ainsi qu’il l’affirme et ainsi qu’en témoignent les nombreuses références à ses livres et aux écrivains qu’il admire, elle a été aussi, n’en doutons pas, son amour inconditionnel de la vie et des autres. Ce n’est pas le polémiste qui est à l’avant-scène ici, mais le mari, le père et l’ami.
Extrait
Je dois au langage (la lecture et l’écriture) de m’en être sorti […]. Apprendre à lire a été l’acte le plus important de ma vie. Il m’a permis de me rattraper, non seulement sur le plan de la formation, mais aussi et surtout sur le plan personnel. Lire m’aidait à comprendre la vie, à comprendre le mensonge des autres, à ne pas y croire surtout.