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Cet essai a pour but de sonder les motivations profondes de la fascination pour le désert. Paysage grandiose s’il en est, ses ergs et ses regs ne cessent de hanter l’imaginaire, de jeter les lecteurs à l’affût des pages qui l’évoquent, avec splendeur le plus souvent, dans des récits où dominent les vents, le minéral, la sécheresse, le dépouillement. À force de traverser ces pages dans lesquelles le sable envahit tout, y compris l’espace de l’écriture, certaines certitudes finissent par s’éroder, certains réflexes tendent à s’effriter, pour faire place à de nouvelles interrogations concernant l’émergence du paysage désertique dans la littérature, les figures prédominantes du nomade, de l’anachorète et du vide, qui engagent une réflexion sur le mouvement, la transfiguration, l’altérité des frontières. Des récits de voyage, des nouvelles et des romans couvrant une période d’un siècle et demi environ (1856-1992) sont étudiés ici: Un été dans le Sahara d’Eugène Fromentin, Le désert de Pierre Loti, Écrits sur le sable d’Isabelle Eberhardt, Un thé au Sahara (The Sheltering Sky) de Paul Bowles, Désert de J.-M. G. Le Clézio, Les marches de sable d’Andrée Chedid, Hypatie ou la fin des dieux de Jean Marcel, Les hommes qui marchent et Le siècle des sauterelles de Malika Mokeddem. Des textes situés à la croisée des cultures, provenant presque tous des différentes régions de la francophonie (France, Algérie, Égypte/Liban, Québec), qui nous conduisent au milieu des étendues pierreuses, rocailleuses, silencieuses, là où l’on se surprend parfois à frôler les précipices de la pensée.

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Finaliste
Prix littéraire des Écrivains francophones d'Amérique 2006