Découpé en trois récits, Les Hautes Montagnes du Portugal entraîne le lecteur dans un fascinant voyage. D’abord en 1904 alors qu’un jeune homme, Tomás, découvre au Musée national d’art ancien de Lisbonne un journal datant du XVIIe siècle. À l’intérieur, le père Ulisses Manuel Rosario Pinto décrit un artefact insolite, extraordinaire et saisissant qui pourrait bouleverser la chrétienté. Tomás décide dès lors de partir en automobile, à ses risques et périls dans les Hautes Montagnes du Portugal, à la recherche de l’objet convoité. Trente-cinq ans plus tard, un pathologiste portugais, Eusebio Lozora, un fervent admirateur d’Agatha Christie, se trouve confronté à une demande d’autopsie aussi mystérieuse que troublante, en lien avec la quête de Tomás. Enfin, cinquante ans plus tard, le sénateur canadien Peter Tovy, en deuil de son épouse bien-aimée, décide de sauver un chimpanzé d’un institut de recherche d’Oklahoma City pour l’emmener vivre avec lui dans son village ancestral au nord du Portugal, Tuizelo, là où les trois récits vont finalement converger.
Plein de tendresse, d’humour et de rebondissements, le nouveau roman de Yann Martel entraîne le lecteur dans une exploration touchante, envoûtante, sur les thèmes de l’amour, de la perte et de la foi, autant de questionnements existentiels qui sont au cœur de son œuvre romanesque.
Extrait
Les yeux de Tomás s’étaient posés sur une phrase écrite quelques semaines plus tard: Esta é minha casa. «Ici c’est chez moi.» Quatre mots répétés à l’envi sur la page entière. Toute une page saturée de cette courte phrase, dans une écriture serrée, les lignes sans cesse répétées qui fluctuaient légèrement: «Ici c’est chez moi. Ici c’est chez moi. Ici c’est chez moi.» Puis elles s’arrêtaient, faisant alors place à une prose plus habituelle, pour réapparaître un peu plus loin, recouvrant de nouveau une demi-page: «Ici c’est chez moi. Ici c’est chez moi. Ici c’est chez moi.» Puis encore une fois, toujours un peu plus loin, sur une page et quart: «Ici c’est chez moi. Ici c’est chez moi. Ici c’est chez moi.»
Qu’est-ce que cela signifiait? Pourquoi cette répétition maniaque?