Pendant un séjour à Liverpool, où j’ai senti plus que jamais que le monde avait changé, j’ai voulu raconter un autre voyage, un voyage plus long, beaucoup plus long, que je traîne comme un bulbe planté dans mon cœur, parce que ça a été une expérience extravagante. J’étais partie après m’être dépouillée de tout ce que je possédais. Il ne me restait plus dans ce monde que quelques vêtements, des livres et un vieux piano. Pendant ce voyage, il y a eu surtout l’écriture et la solitude, mais aussi la joie pure, la liberté exponentielle. Puis il y a eu une tragédie. Malgré ça, malgré aussi ce qu’on appelle « les vicissitudes », j’ai réussi à écrire un roman. En Angleterre, une nuit, j’ai rêvé à Marguerite Duras. Elle tournait un film. Moi, j’aurais surtout voulu lui parler de La vie matérielle parce que j’étais en train d’écrire ce récit, le livre du livre, Le poids d’un piano, qui est exactement ça : le poids de la vie matérielle.
On en parle
Le poids d’un piano fait partie de ces livres dont on sent, dès la première phrase, qu’il s’y passera quelque chose de beau et de profond. […] À l’instar de Deborah Levy ou de Dominique Fortier, Jennifer Tremblay n’a pas peur de creuser profondément en elle, et signe un livre intime et universel où la forme et le fond se nourrissent. À déguster lentement, pour savourer chaque phrase et faire durer le plaisir. - Josée Lapointe, La Presse, août 2025