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Il faut être marin — et sans doute aussi Acadien — pour savoir ce qu’est un borgo. Autant vous le dire sans détour: le borgo est un coquillage qui sert de porte-voix, de corne de brume, pour communiquer avec les autres navires. Et effectivement, Le borgo de L’Écumeuse — L’Écumeuse, navire rapide qui surfe sur l’écume de la vague — lance un cri de détresse. Ce cri, c’est celui des marins qui vont périr en mer. C’est aussi celui que laisse échapper Jaddus, le héros du roman. Abandonné, il n’a jamais cessé d’appeler Zoé, celle qu’il aime et qui lui a été ravie. Il rêve aussi de revoir leur fils Azade, qui leur a été enlevé. Il faudra beaucoup de souffrances avant que le souhait de Jaddus se réalise car Zoé — qu’il vient de retrouver — sombre dans un délire religieux après avoir perdu sa famille dans un naufrage. Ce pays orphelin, l’Acadie, nous interpelle à travers l’exil, l’errance, l’identité et certains tabous dont on parle sous la courtepointe.

Dans cette quête de retrouvailles, Azade, après des pérégrinations aux États-Unis, au cimetière du Père-Lachaise à Paris, à Moncton et à Caraquet, découvre les indices lui permettant de retrouver ses parents.

Claude Le Bouthillier n’avouera sûrement pas que, dans le fond de son âme, il a tenté de réécrire l’histoire d’Évangéline.

Et pourquoi pas?

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