Il est presque devenu cliché de parler de la «crise de la démocratie» que traversent les sociétés occidentales. Les femmes et les hommes politiques sont désormais perçus comme une caste de privilégiés au service des grandes entreprises et du monde de la finance. La corruption rend les citoyens de plus en plus cyniques et les pousse à l’abstention les jours de vote.
Mais si le problème de notre système politique n’était pas celui qu’on pense? Si les médias, les citoyens, les jeunes ou les populistes n’étaient pas à blâmer, mais plutôt le processus même au cœur de notre démocratie: les élections?
Dans cet essai, Hugo Bonin nous rappelle que pendant longtemps, d’Aristote à Montesquieu ou Rousseau, l’élection a été jugée trop aristocratique et trop élitiste. Pour attribuer des responsabilités politiques, les démocrates avaient recours à un outil oublié de nos jours: le tirage au sort.
Retraçant l’histoire perdue du hasard en politique ainsi que différents exemples de son utilisation contemporaine, cet ouvrage fournit des pistes de réflexion pour ceux qui souhaitent transformer notre démocratie représentative.
Parce que la politique, c’est l’affaire de n’importe qui.
Extrait
Oubliée par les philosophes, absente des propositions et des réflexions visant à renouveler nos systèmes représentatifs, ridiculisée par les analystes, la possibilité même de confier des responsabilités politiques à un individu choisi au hasard effraie et bouleverse nos esprits, habitués qu’ils sont à confier la politique aux «meilleurs». Pourtant, après cette première réaction de déni, plus on se penche sur la question, plus il devient difficile de la laisser de côté.