«Ils ont enfermé mon passé dans des boîtes au sous-sol. Tout est scellé depuis ce jour où ils ont mis l'homme que j'aimais en terre pendant que, de mon côté, je basculais dans un Ailleurs sans souvenance.»
La chaise au fond de l'œil est le récit de ce plongeon dans l'Ailleurs. Cloîtrée dans un asile, la narratrice raconte son «voyage au bout de la nuit», quelque chose qui ressemble à un refus absolu de participer au monde du réel. L'Ailleurs est un lieu idéal, une façon de couper les ponts et de voyager à l'intérieur grâce au pouvoir de l'œil qui ne regarde dorénavant que par le dedans. Tout le reste est mort. La vie, l'amour, le dehors.
La chaise au fond de l'œil est un récit inquiétant et tout à fait rassurant: quand le réel nous blesse au point de broyer tous nos sentiments, il ne nous reste plus qu'à bâtir un monde chimérique. On s'y enferme. Et alors tout s'abolit autour de nous. La folie devient un chaud refuge. S'en sortir demande des efforts inouïs...
On en parle
«Ce récit est ciselé à la pointe d’un style dur, implacable, qui burine ses phrases dans la moelle d’un texte exigeant irréductible à toute complaisance et à toute facilité.»
– Madeleine Ouellette-Michalska, Le Devoir