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À la suite d’un séjour dans l’aile psychiatrique d’un hôpital, trois femmes décident de partager un logement en plein cœur du quartier Hochelaga-Maisonneuve. À travers des pans de leur vie quotidienne souvent tumultueuse, on les voit évoluer, chacune à sa manière, en marge du courant qui semble emporter la société.

Clo, l’impulsive, brasse beaucoup d’air; ses colères, tout comme ses amours, sont soudaines et excessives. Elle se débat pour réintégrer la vie de tout le monde et rêve d’ouvrir un restaurant. Lucie, qui pourrait être la grand-mère de ses deux compagnes, est aussi méticuleuse et rangée que Clo est désordonnée. Elle n’aspire qu’à renouer des fils coupés il y a longtemps. Quant à Violette, la narratrice, qui s’est liée d’amitié avec Bérénice, l’héroïne de L’avalée des avalés, elle cherche à maîtriser les rouages complexes du langage des autres. Elle arpente systématiquement son quartier et y a ses repères: le Chic Resto Pop, la biscuiterie Oscar, le Pavillon d’éducation populaire, la Cuisine collective… Mais c’est la Lune qu’elle préfère. Elle la connaît comme le fond de sa poche; façon de parler, évidemment.

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Extrait

Je pense que la folie a quelque chose à voir avec l’espace et avec les limites. La chambre de Lucie: on dirait une image. Elle a tracé des frontières étanches et immuables autour d’elle, alors que Clo envahit chaque recoin de l’appart, de la rue, du quartier, même. Elle s’épanche, s’écoule, se déverse, se répand, se propage, se sème aux quatre vents. Façon de parler, évidemment. C’est comme si la loi de la gravité, qui maintient toute chose à sa place, n’avait plus cours pour elle et que tout fuyait, s’éparpillait, lui échappait.

Et si moi, j’ai perdu les pédales, comme on dit, c’est un peu à cause du fleuve.