Vers quelle forêt secrète se dirige la photographe partie à la recherche d’un certain Boychuck, témoin et brûlé des Grands Feux qui ont ravagé le nord de l’Ontario au début du XXe siècle? On ne le saura pas. Au moment où s’amène la photographe, Boychuck vient tout juste de mourir.
Tom et Charlie, deux survivants, ignorent que la venue de la photographe bousculera leur vie. Ils feront la rencontre d’un personnage aérien, Marie-Desneige. Elle a 82 ans et tous ses esprits, même si elle est internée depuis 66 ans. Elle arrive sur les lieux comme une brise espérée alors que la photographe découvrira que Boychuck était un peintre et que son œuvre était tout entière marquée par le Grand Feu de Matheson.
C’est dans ce décor que s’élabore Il pleuvait des oiseaux. Nous voilà en plein cœur d’un drame historique, mais aussi pris par l’histoire d’hommes qui ont choisi la forêt. Trois êtres épris de liberté et qui ont fait un pacte avec la mort. Un superbe récit à la mesure du grand talent de Jocelyne Saucier, deux fois finaliste au Prix du Gouverneur général et récipiendaire du Prix à la création artistique du CALQ pour l’Abitibi-Témiscamingue (2010).
Extrait
Le chant l’atteignit au moment où il s’apprêtait à sortir, convaincu que Marie-Desneige avait besoin d’aide pour éteindre sa lampe.
C’était une vieille chanson de marin, lente et lourde d’amours contrariées, qui déployait sa complainte sur une mélodie qui avait des relents de grandes marées, d’embruns salés et de tangage sur des mers cruelles. Une mélodie qui après être revenue en boucle plusieurs fois devint plus âpre, plus difficile, elle raclait des fonds de mer impitoyables. Charlie aurait voulu ne plus l’entendre, mais la chanson revenait depuis le début, le marin reprenait le bateau, le cœur de plus en plus lourd, et déversait ses malheurs dans des mers sans fond. Charlie n’en pouvait plus, il voulait que ça s’arrête, qu’elle en finisse avec tous ces malheurs qui n’étaient pas les siens, mais elle les reprenait, s’en délectait, s’en imprégnait, elle était ce marin qui avait parcouru les mers du monde en quête d’oubli.
On en parle
Voici un récit plein de tact et de délicatesse. Émouvant et triste, parfois. Mais, finalement, c'est la beauté et la luminosité qui dominent.
– Le Soleil, 6 février 2011
Jocelyne Saucier mène ce récit avec une belle assurance. [...] Un roman remarquable, très touchant qui ne peut passer inaperçu.
– Donald Alarie, Portail régional de Lanaudière, 14 février 2011
[...] la romancière montre que l'amour, tout comme l'espérance et le désir de liberté, n'a pas d'âge. Une pure merveille.
– Voir Montréal, 16 février 2011
Avec Il pleuvait des oiseaux, l'auteure s'est surpassée. [...] Quel souffle! Et quelle humanité! Une magicienne de l'âme, Jocelyne Saucier.
– Danielle Laurin, Le Devoir, 12 février 2011
La romancière Jocelyne Saucier confirme avec cet ouvrage la beauté pénétrante de sa plume.
– Le Libraire, Février-Mars 2011