Nauetakuan : mot innu qui nous annonce qu’un son, au loin, vient à nous.
Comment l’entendre, si tout, dehors comme dedans, vibre, bourdonne, crie?
Il faut, oui, faire silence.
Perdue dans la ville, Monica cherche sa liberté en même temps que ses liens. Ses études en histoire de l’art ne lui inspirent plus rien, le sens la fuit et le vide menace de l’envahir pour de bon, fragilisant l’armure qu’elle se confectionne chaque jour.
Pour pouvoir enfin déposer le lourd bagage dont elle a hérité, revenir en paix chez elle, à Pessamit, elle devra d’abord apprivoiser les orages qui grondent en elle. Remonter le fil des routes et des rivières, leur courant tantôt allié, tantôt contraire, d’un bout à l’autre du continent. Retrouver la puissance qui se façonne une perle à la fois.
J’aimerais lui dire que j’y arrive tant bien que mal, que je cherche les assises, les repères, les portes. J’aimerais pouvoir toucher la peau du castor une nouvelle fois, sentir la brise se lever tout en recevant l’odeur du feu et de la viande qui grille. Si je ferme les yeux, mon rêve disparaîtra.
Extrait
J’aimerais lui dire que j’y arrive tant bien que mal, que je cherche les assises, les repères, les portes. J’aimerais pouvoir toucher la peau du castor une nouvelle fois, sentir la brise se lever tout en recevant l’odeur du feu et de la viande qui grille. Si je ferme les yeux, mon rêve disparaîtra.
On en parle
Poète, chanteuse, actrice et militante innue, la talentueuse Natasha Kanapé Fontaine signe cet automne un premier roman coup de poing, qui nous traverse comme un éclair.
– Marie-France Bornais, Le Journal de Montréal
Lettre d'amour aux survivants des pensionnats dédiée à leurs descendants [...]. Pour créer l'univers de Nauetakuan, peuplé d'animaux géants et de créatures merveilleuses, dont l'oiseau-tonnerre, Natasha Kanapé Fontaine s'est inspirée de ses propres rêves, de différents mythes autochtones et de récits anciens que lui a enseignés Joséphine Bacon.
– Manon Dumais, Le Devoir
« Je me suis rendue compte que je n'étais pas la seule à me sentir un peu déconnectée et à vouloir me retrouver. [...] Quand je suis retournée dans le bois il y a quelques années, ça a été salvateur. J'ai vraiment compris d'où je venais et qui je suis en canot sur une rivière, loin dans le bois. En sachant que mes ancêtres avaient marché et aimé ce territoire, où ils ont maintenu longtemps un mode de vie. »
– Natasha Kanapé Fontaine, extrait de l'entrevue avec Marc Cassivi, La Presse
Nous avions déjà découvert la puissance de sa poésie dans ses recueils; voilà qu'elle nous offre un premier roman avec la même force sur l'identité, la mémoire, l'héritage et le pouvoir de l'art.
– Les Libraires
À la lecture de son premier roman, alors qu’on découvre la plume de Natasha Kanapé Fontaine sous un nouveau jour, on reconnaît en effet la poétesse en elle. Des bribes de poésie et des références à différentes formes d'expression artistique parsèment le roman.
– Véronik Picard, Radio-Canada
C’est très beau, avec des passages magnifiques. C’est une première belle incursion pour Natasha Kanapé Fontaine dans le monde de la fiction. Un roman très touchant, très percutant à certains moments, très bouleversant et souvent elle nous offre une narration plus poétique qui est absolument magnifique. Un de mes gros coup de cœur de l’année.
— Billy Robinson, Cochaux Show CFLX 95,5
Après avoir vécu de près les conséquences de la dépossession territoriale et culturelle, bon nombre d’auteurs innus perçoivent l’écriture comme une démarche de réappropriation. « J’écris dans la perspective de reprendre les rênes de mon histoire et de mon imaginaire, et non pour jeter un blâme ou pour m’opposer à ce qui est différent de moi », explique Natasha Kanapé Fontaine.
– Entrevue avec Anne-Frédérique Hébert-Dolbec, L'actualité