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Le rapport occidental au sacré s’est transformé de façon importante dans la modernité avec le processus de sécularisation. Cette transformation laisse un vide, principalement existentiel et spirituel, mais aussi certaines traces.

Ces traces, on les trouve dans la littérature, et c’est dans l’œuvre de Cioran que Sara Danièle Bélanger-Michaud les a cherchées. L’écriture cioranienne, pétrie d’un malaise existentiel et d’un doute profond, témoigne d’un refus de souscrire aux visions traditionnelles du sacré en même temps que d’une quête d’une nouvelle manière de l’habiter.

Généralement considérée par la critique comme inclassable – ni tout à fait philosophique ni tout à fait littéraire –, l’œuvre de Cioran souligne pourtant l’importance de la littérature comme modalité de l’esprit. L’auteure s’en inspire pour présenter la littérature à la fois comme un espace qui permet de recueillir et de réaménager certaines traces spirituelles héritées de la tradition et comme le moyen d’une recherche plus libre, plus personnelle, du sacré. Cet essai est une tentative d’interpréter l’interaction entre le sacré et le littéraire dans l’œuvre de Cioran et de comprendre comment son écriture constitue une dramatisation du sacré en dehors des institutions qui l’avaient investi.

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