Fermer

Lectures de territoire

Une sélection de lectures de territoire pour ancrer les esprits et habiter l'imaginaire.

Un vacarme constant.
Du béton brûlant.
De la grisaille.
Un horizon rétréci par des milliers d’immeubles.
Un voisinage peuplé d’inconnu·es.

Alors que la croissance et l’étalement des grands centres urbains se poursuivent au Canada comme ailleurs, est-il possible d’imaginer une nouvelle façon de faire société ? Et si les villes se faisaient aussi verdoyantes, nourrissantes ? Cet essai explore le rôle de l’alimentation – au-delà de l’agriculture urbaine – dans la réappropriation des quartiers par leurs résident·es.

Et si, en (ré)enchâssant l’alimentation au sein du tissu urbain, nous réinventions la ville ?

Comment faire de nos identités des espaces signifiants à partir desquels repenser la tolérance et le vivre ensemble? De quelle façon nos différences peuvent-elles être des lieux d’hospitalité et de sécurité pour autrui ? Que signifie pour nos identités le poids des violences et des dominations léguées par l’histoire ? Quel est le devenir de nos identités individuelles et collectives sous le double effet de la mondialisation et de l’immigration ? Voilà autant de questions auxquelles cet essai cherche des réponses.

Du même élan, il propose une piste de réparation à la crise du vivre ensemble que traverse notre société : une manière de repenser et de réconcilier nos appartenances. Aux identités-barrières, qui nous divisent, il oppose des identités-passerelles, un espace de mobilité qui permet la mise en relation des différences dans une dynamique de solidarité, d’échange, de sollicitude, de réciprocité et de tolérance.

Avez-vous déjà rêvé de vieillir entre ami·es ?
Peut-être auriez-vous chacun·e votre petit logement, dans une grande bâtisse où une cuisine spacieuse, un chaleureux salon et divers espaces communs vous permettraient de partager votre quotidien.
Si de telles aspirations vous animent, c’est que vous rêvez de vivre en communauté intentionnelle.

Commune, cohabitat, habitat participatif, écovillage… ces communautés portent de nombreux noms. Elles ont en commun d’offrir une manière de vivre qui sort des sentiers battus. Et, sans faire trop de vagues, elles permettent d’expérimenter une manière d’habiter résolument tournée vers l’avenir.

Très vite, dès que Gamin eut acquis la faculté de tenir des pots remplis de liquides sans les renverser, elle l’introduisit à la chimie de la teinture. Ils passaient de longues journées à rôtir des écorces de cornouiller et à sécher l’orseille, puis à les faire macérer dans l’eau de pluie une journée avant de porter celle-ci à ébullition et d’y submerger la laine mordancée.

Ariette avait sa manière, avec l’étrange Gamin : auprès d’elle, il apprenait les secrets des plantes, les lettres qui se cachaient dans leurs formes déliées, les couleurs qui pouvaient naître de leurs pétales, de leurs graines et de leur jus. Sa mère muse partie, où trouver sens et raison, sinon au creux de la forêt ?

Fuyant les horreurs de la guerre, les membres de la famille Aldabaan quittent la Syrie, obtiennent le statut de réfugiés et s’installent dans une petite ville américaine, loin de leurs proches et de leurs repères.

S’ils n’ont plus à craindre les bombardements et la torture, Ibrahim, Adibah et leurs cinq enfants doivent tout apprendre de ce nouveau monde.

Parlant à peine la langue du pays d’accueil, sans amis et encore moins d’argent, ils s’efforcent de reconstruire un quotidien où tout, jusqu’aux gestes les plus simples, représente un défi. Entre l’intolérance des uns et la bienveillance des autres, notamment celle des bénévoles dévoués qui croisent leur route, ils cherchent à s’adapter sans renier qui ils sont.

De l’avis de Virginie, leur appartement était déjà petit pour quatre. Quatre plus une souris, ça devient franchement intenable. Et puis voilà que les grattements dans les murs s’intensifient. Que la tension monte. Malgré l’arsenal de moyens déployés, il semble impossible de mettre fin à l’indésirable visite.

Alors que la cohabitation forcée se prolonge, qui est l’hôte de qui ?

« Et si tu nous faisais un dessin ? lui proposa-t-elle. L’idée parut plaire à la petite. Virginie déposa sur la table de la salle à manger une feuille de papier blanc et une trousse de crayons-feutres. Voilà, dit-elle. Dessine-nous, ce que tu as vu. Zoé se hissa sur les genoux et se mit au travail tandis que Paul et Virginie se consultaient dans la cuisine. Tu penses que c’est vrai ? »