Lectures boréales
Une sélection de récits chatoyants, aux aurores réconfortantes, qui nous invitent à vivre les frissons du Nord.
Anouk a quitté son appartement confortable de Montréal pour un refuge forestier délabré au Kamouraska. Encabanée loin de tout dans le plus rude des hivers, elle livre son récit sous la forme d’un carnet de bord semé d’illustrations. Cherchant à apprivoiser son mode de vie frugal et à chasser sa peur, elle couche sur papier la métamorphose qui s’opère en elle : la peur du noir et des coyotes fait place à l’émerveillement ; le dégoût du système, à l’espoir ; les difficultés du quotidien, au perfectionnement des techniques de déneigement, de chauffage du poêle, de cohabitation avec les bêtes qui règnent dans la forêt boréale…
Toi, mon patient que je ne sus jamais vraiment aimer. Aimer pour aimer, aimer comme on aime avec ses tripes sans savoir pourquoi, aimer comme on aime les oies sauvages sans autre raison que leur si beau vol, aimer du fin fond de la tête sans rien à dire d’intelligent. Aimer sans rien d’autre pour nuire à cet amour qui devrait nous lier, toi le malade, l’alité, le souffrant, le quasiment mort, et moi le soignant, le docte, le connaisseur, le thaumaturge. Patient, tu le fus! Mon ami? Peut-être…
Sept ans ont passé depuis les événements ayant ébranlé Schefferville, mais Émile Morin n’a jamais tourné la page. Son obsession pour la Métald’Or et autres pilleurs du Nord en mal d’éthique l’a mené à prendre la tête d’une unité spéciale dédiée à ces dossiers, et à creuser, creuser encore. Faute de résultats probants, ou peut-être justement parce qu’il est sur le point d’en livrer, voilà qu’il sent son soutien politique vaciller. Sa santé mentale également.
L’enquêteur Morin a besoin d’une victoire. Pour prouver à sa hiérarchie qu’il avait raison de sonner l’alerte au sujet des minières ; pour convaincre Giovanni qu’il a fait le bon choix en endossant l’uniforme… Mais aussi pour rebâtir le lien de confiance l’unissant à sa fille, de plus en plus distante.