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Dans les montagnes russes de l’autodestruction et de la reconstruction, dans cette lente descente aux enfers des baisers froids et des étreintes glaciales de la nuit, au delà des cris et des hurlements médiatiques que provoque l’inceste, du bruissement du silence émerge la parole, celle d’un homme, celle de Paul. Un sourd fracas qui fuit à petits pas, roman hard et soft, poursuit le récit amorcé dans L’inévitable (XYZ, 2000).

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Extrait

Dénoncer le père, mais ma mère? Là, elles ne disent rien sinon qu’avec le procès «votre mère sera obligée de témoigner». Encore attendre qu’elle m’aide, qu’elle témoigne en ma faveur, qu’elle choisisse le restant de sa progéniture, le débauché des vains espoirs, au lieu de son Gérard. Ça fait vingt-huit ans qu’elle prend pour lui, qu’elle le torche et lui sert tous ses repas. Le procès arrivera-t-il à effacer ces années domestiques, tout ce conditionnement? La justice se fait prétentieuse et les psychologues sont complices. À moins que ce soit une sorte de vengeance des femmes contre les hommes: «Dénoncez votre père, c’est lui l’agresseur!» Pas si sûr que ça! Vous n’avez jamais entendu ma mère dire et redire: «Celui qui tient la poche est aussi voleur que celui qui commet le vol.»