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Par Scott Symons

Texte original en anglais traduit par Michel Gaulin, préface de Michel Gaulin

Scott Symons fut un paria. Il eut la mauvaise idée de quitter sa femme pour fuir avec un jeune homme de bonne famille qui n’était pas majeur, avec pour résultat qu’il eut la police internationale à ses trousses… Place d’Armes est sans doute la plus belle illustration de la personnalité complexe de Scott Symons. Voici un roman qui rend un inconditionnel hommage à Montréal dans ce qu’il a de plus british, alors que l’on inaugure Expo 67. Pourtant, Symons, qui est issu d’une grande famille bourgeoise de Toronto, était incapable de se détacher de sa ville. Mieux, celui qui se qualifie de vieux tory (conservateur) a voté pour le Nouveau Parti démocratique!

Le roman Place d’Armes est construit sur les mêmes contradictions. Voici qu’un personnage, Andrew Harrison, écrit Place d’Armes, alors que l’instant d’après Hugh Anderson, alias Scott Symons, reprend ses propos, les discute, les juge. Un récit en abyme donc et un roman postmoderne: Scott Symons n’affirme-t-il pas que le journal comme genre littéraire vaut mieux que l’art romanesque?

Certes complexe, Place d’Armes se lit pourtant sans difficulté, car la beauté de ce roman tient moins aux voix narratives qui se font concurrence qu’à «la virtuosité du langage et [au] ludisme de l’écriture elle-même. […] Symons laisse courir à bride abattue son imagination au rythme d’expériences toutes plus inusitées les unes que les autres et qui frisent souvent le paranormal.» (Michel Gaulin, préface).

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