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Par Wayson Choy

Texte original en anglais traduit par Hélène Rioux

La pivoine de jade de Wayson Choy, traduit par Hélène Rioux, est un roman émouvant qui parle de la misère et du sentiment d’exclusion, des difficultés d’adaptation éprouvées par les Chinois transplantés dans un pays qui les accepte mal, du fossé entre les traditions de la Chine ancienne et les manières modernes du Canada. À la fois réaliste et poétique, ce roman est une peinture saisissante d’un monde que nous connaissons peu. Certains passages sont amusants, d’autres nous tirent les larmes. Un récit qui ressemble à la vie même.

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Extrait

Grand-mère nous raconta cette histoire, puis une autre, et chacune d’elles était brève, triste et merveilleuse. Il y avait sept morceaux de jade sculptés en forme de symboles antiques. Nous savions que, pour elle, le plus précieux, de la taille d’une pièce de monnaie, était une pivoine taillée de façon exquise dans un jade translucide blanc et rosé; ses pétales étaient gravés en un simple relief dans la rondeur parfaite de la pierre. Le dessous était lisse et sans défaut.

Grand-mère dit que la vie en elle-même n’était que perte, douleur et souffrance. Celui qui oserait prétendre le contraire était un fou, s’exclama-t-elle. Puis, elle déclama quelques dictons chinois sur l’amer et le difficile, qui firent sourire père.

«À Chinatown, la moitié du jade vient de morceaux d’os et de chair, dit-elle en rassemblant ses pièces.
— Et l’autre moitié? demanda Liang en feuilletant un autre magazine de cinéma.
— L’autre moitié, répondit Poh-Poh, est faite de sang.»

Lauréat
Trillium Book Award 1995
Finaliste
City of Vancouver Book Award 1996