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Des personnages guidés par le hasard et le désir se croisent de façon fugitive ou durable. Quels que soient leur âge et le lieu où ils se trouvent, les passions se dévoilent dans des situations inattendues qui mettent à nu les âmes et les corps.

La quête insatiable de l’amour à travers les pièges de l’imprévu, de la réminiscence, de l’illusion, se déroule dans une atmosphère où planent le mystère, la volupté. On oubliera difficilement ces destins, parfois farfelus, marqués par le drame. Et souvent par le rire ou la dérision.

Dans ce recueil de nouvelles, Madeleine Ouellette-Michalska propose une réflexion acérée sur la fragilité du désir, la transgression de la passion et l’audace d’être soi.

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Extrait

Même quand tout paraît gâché, perdu, elle croit que les mots sauront redonner à l’amour son élan initial, une perfection non altérée par les doutes et les malentendus. Elle accumule donc les poèmes, les carnets, les courriels comme sa grand-mère empilait les dentelles et les tricots dans un coffre de cèdre pour empêcher le vide de s’installer entre les saisons, les âges, les mauvais coups du sort.

Quand elle pense aux femmes dont une seule nuit d’amour a paru combler l’existence, elle se dit que ces vies bien rangées tiennent peut-être moins à la vertu qu’à la peur de s’exposer aux risques de la passion. Chaque fois qu’elle se sent trahie, abandonnée, elle croit que tôt ou tard surgira un nouveau visage qui comblera son goût pour les attachements subits et contrastés. C’est sa façon de remplir le manque qui l’habite, de provoquer les rencontres susceptibles de lui apporter l’amant attendu. Mais le corps en redemande sans cesse. Il veut toujours plus de sperme, plus de bras pour l’étreindre, plus de chair pour l’enrober.